Shades

Peu Importe

Dimanche 29 septembre 2013 à 22:52

 Elle aurait préféré arriver par l’ascenseur, mais celui-ci ne fonctionnait plus depuis un moment.
- « Toujours pas réparée, cette merde ! », lâcha-t-elle dans un mélange d'amertume
et d'irritation. 
Elle posa, presque en le lâchant, le lourd carton qu’elle portait à bout de bras, s’accroupie un instant pour reprendre son souffle, puis monta péniblement les escaliers de secours. 
Elle avait des bagages ! Pourquoi personne n’a pensé à la commodité des gens dans cet immeuble ?
Et si une petite vieille ou un petit vieux habitait au dernier étage, comment était-elle ou était- il censé faire ?
Elle détestait déjà ce logement, même si elles ne devaient qu'y passer la semaine. 
Elle comprit aussi très vite que l’immeuble n'était habité que par des couples entre la vingtaine et la trentaine. 
Hum mm ! Pas de petits vieux ou de petites vieilles donc … 
 
Lorsque, enfin, elle parvint à ouvrir la porte de l’appartement 532, elle se retrouva immédiatement devant un désordre complet. Un Chaos !
- « Ces cons n'ont toujours pas fini les installations ! », s’exclama-t-elle à bout de souffle et agacée.
Elle s’accroupie un moment sur le pas de la porte, son carton et son sac à main à ses pieds, scrutant l’ensemble avec un mélange de dégoût et de consternation.
Ils savaient pourtant qu'elles arrivaient aujourd'hui dans la soirée ! C'était aussi à elle de faire ce pourquoi on les avait payé ? 
Elle voulut éclairer, mais l’interrupteur ne marchait pas ! 
Sans électricité (parce que rien ne semblait avoir été installé), comment était-elle censée faire l'installation du matériel informatique et brancher tout le matos ? 
Elle souffla avec agacement, plantée là, au milieu de ce petit salon partiellement plongé dans le noir, puisque les volets, qui n’avaient pas été tirés, laissaient entrer les lumières de l’extérieur.
 
Plusieurs minutes plus tard, après avoir fait le tour de l’appartement et évalué l’ampleur du désastre, elle donna de grands coups de pieds dans des cartons déchirés ou mal ouverts ou à moitiés entamés, puis elle alla récupérer le sien, le traîna péniblement au sol et fini par le larguer dans un coin plus sombre, dans la cuisine. 
Et, entre deux quintes de toux, elle alla récupérer son sac à main, le trouva bientôt et y fouilla avec énervement, en bafouillant des insultes. 
Elle s’assit, en vida le contenu sur le sol et trouva enfin son téléphone qui s'illumina en chutant. Elle l’empoigna avec rage, fouilla frénétiquement dans son répertoire, passa le nom qu'elle cherchait, due s'y reprendre à cinq fois, avant de finalement le trouver.
Elle pressa furieusement pour l’appeler. 
Personne ne répondait. 
Elle rappela plusieurs fois, mais elle tombait toujours sur ce satané répondeur avec sa voix robotique, qui lui disait que le numéro ne pouvait pas être joint. 
Elle finit donc par laisser un message. 
- « C'est moi ! Tu débarques quand ? Je ne vais pas me taper le travail toute seule ! Ces cons de l'agence, payés à ne rien branler, et ben, ils ont rien foutu! Pfft ! Ils ‘ont même pas installé l’électricité ! Je t'attends dans le noir ! Rappliques ! ». 
Elle allait raccrocher, mais elle rajouta très vite : 
- « Ah, l'ascenseur ne marche pas ! Ces tarés n'ont pas pensé à le réparer ! Dis-moi quand t’arrives, je descendrai t'aider. ».
Elle se retrouvait toute seule, assise dans le noir. Après un long moment, elle se rendit compte qu'elle se répétait à elle-même, sans ouvrir les lèvres: 
- « Calme-toi !  Et respires !».
- « Tout va bien ! ».
- « Je vais les tuer ! ».
- « Ils sont morts ! ».
 

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